"Tout près le bout du monde", Maud Lethielleux, Ed. Flammarion, 2010.

Publié le par guedou.alivreouvert.over-blog.com

Tout près le bout du monde   Après « Dis oui, Ninon » (voir les commentaires publiés sur ce blog) dévoré au mois de juin dans une chaleur terrible, j’ai emprunté ce roman de Maud Lethielleux au rayon Jeunesse de la médiathèque Aragon. Quelques 500 pages qui se lisent très vite, sur deux jours pluvieux d’un début de décembre : tout à fait l’ambiance pour être synchrone avec ce livre. Sans oublier d’aller faire un tour dehors, pour aller voir voler les feuilles avant l’hiver, et garder le moral même sous la pluie.


Pour vous accompagner en musique, j'ai pensé à une vieille chanson de Michel Polnareff quand j'ai lu ce roman :

Pages 23 et 24, Jul (prononcer Djoul) -17 ans -, une des trois "pensionnaires" de la ferme du Bout du monde arrive chez Marlène, la "maîtresse" des lieux :

 

« La ferme, je l’imaginais pleine de monde, une sorte de communauté avec des jeunes qui se passent les pelles à la chaîne. Comme les bénévoles qu’on voit à la télé sur les plages envahies par le mazout. Je te parle de pelles et de jeunes mais ne va pas croire des choses ! Je n’imaginais pas du tout ici ainsi. C’est calme et désert, je regarde par la fenêtre de ma petite chambre et je ne vois que des champs nus, des étendues immenses aux dégradés de vert. Je devine la campagne à l’odeur de terre mouillée mêlée à celle des feuilles mortes qui s’envolent par bourrasques.

Au milieu du champ le plus proche il y a un arbre sans feuilles qui s’est mis sur pause pour passer l’hiver.

Moi aussi je suis sur pause. Et je me sens nue comme lui. »

 

C’est un très bon moment de lecture que j’ai passé avec ces trois voix qui se suivent tout au long des pages, au moins quatre histoires différentes que j’ai eu envie d’approcher au fil du récit qui se jouait de ma curiosité. Quelques surprises attendent les lecteurs, des moments drôles aussi, touchants bien sûr. Son personnage de Julia me fait penser à une Dryade un peu égarée, avec sa poésie accrochée au pied du chêne, sous la lune et les étoiles. Les deux autres jeunes accueillis par Marlène sont des garçons. Les textes de Solam (17 ans) démarrent sur les chapeaux de roue, vu qu’il ne peut plus sentir personne. Le plus petit a 11 ans et s’appelle Malo, il a tendance à tout garder pour lui et pourtant il écrira beaucoup sur son cahier.

Bon, maintenant il me reste à dégotter « D’où je suis, je vois la lune » parce que j’apprécie la manière souple d’écrire de Maud Lethielleux : sans oublier les plaies et les bosses, elle nous montre la vie qui circule, là où y’a tout à voir… Une façon d’être, comme l’écrirait Marielle Macé, en moins "prise de tête" !

 

¤¤¤Nathalie¤¤¤

Publié dans Nos coups de coeur

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O
Merci pour cet article .
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